Publié dans Politique

Prix « Prince Albert II de Monaco » - La médaille d’argent au journaliste Rivonala Razafison

Publié le jeudi, 19 décembre 2024


« Toutes mes félicitations pour la médaille d’argent que vous avez remportée. Vous êtes la seule personne venue de l’un des plus pauvres pays au monde en compétition avec le staff de Bloomberg News (aux Etats-Unis), une organisation basée dans la première puissance mondiale. C’est méritant ! »
La Pr Irène Rabenoro, l’actuelle présidente de l’Akademia Malagasy, s’est exprimée ainsi à l’endroit du journaliste Rivonala Razafison ou Rivonala. L’intéressé est l’un de ses anciens étudiants à l’ancien département d’études anglophones à la faculté des lettres et sciences humaines à l’université d’Antananarivo.
Le journaliste malagasy a remporté cette année la médaille d’argent du prix « Prince Albert II de Monaco » parrainé par la Fondation Prince Albert II de Monaco dans la catégorie « changement climatique ». Le personnel de Bloomberg News a gagné l’or dans cette catégorie si Odimegwu Onwumere de The News Chronicle du Nigeria s’est adjugé le bronze.
Il s’agit de récompenses accordées chaque année par l’United Nations Correspondents Association (UNCA). Mais Rivonala n’a jamais entendu parler de cette organisation. Il n’a donc pas postulé pour la compétition organisée par cette agence onusienne. Sa nomination au concours a été l’œuvre d’une tierce personne dont il ne connaît même pas l’identité jusqu’ici.
« Chaque matin, au réveil, j’ai l’habitude de consulter mes mails. Le matin du 7 novembre, un mail de l’UNCA m’a grandement surpris. J’ai reçu un message de félicitations accompagné d’une lettre attachée m’ayant invité à un gala programmé pour le 13 décembre à New York à l’occasion du 28e gala annuel de l’UNCA en l’honneur de tous les gagnants. Ce, en présence, entre autres, du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, et des célébrités hollywoodiennes, selon la lettre de l’UNCA », a raconté le journaliste primé.
Le journaliste a suspecté, selon lui, un projet d’escroquerie derrière le message qui lui a été adressé car on lui a immédiatement demandé des renseignements supplémentaires trop personnels. Pour en avoir le cœur net, il a demandé à ses collègues aux Etats-Unis et en Europe d’entreprendre des vérifications. La confirmation est finalement tombée.
En communication directe avec l’UNCA, Rivonala a eu vent des origines de sa récompense. « Une autre personne a postulé en mon nom sans que je l’aie su, d’après les précisions qui m’ont été fournies. Je ne sais même pas qui est ce bon Samaritain ou cette bonne Samaritaine. Je ne sais pas s’il ou elle réside à Madagascar ou à l’étranger. En tout cas, je le ou la remercie du fond de mon cœur pour ce qu’il ou elle a fait pour moi », a dit l’heureux gagnant.
Depuis 2019, Rivonala est devenu l’un des correspondants de Mongabay à Madagascar. C’est un portail web américain d’actualités sur la conservation qui rend compte des sciences de l’environnement, de l’énergie et de conception écologique. Il propose des informations détaillées sur les forêts tropicales, la déforestation, le changement climatique et bien d’autres encore.
Pour la petite histoire, le site web Mongabay a été lancé en 1999 par le journaliste américain Rhett Ayers Butler qui, lors de son passage à Madagascar, était tombé sous le charme de l’île de Mangabe située au large de la ville de Maroantsetra. « Mongabay » est en effet la prononciation américanisée de « Mangabe ».
Journaliste de carrière depuis 1998, Rivonala a toujours évolué dans la presse écrite. En 2006-2008, il a bénéficié de la formation en journalisme scientifique conçu et mis en œuvre par la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ).
Les nouvelles compétences acquises dans ce cadre lui permettront plus tard de collaborer avec un certain nombre de média et de plateformes de par le monde dont Mongabay pour lequel il écrit en anglais et en français. Rivonala aussi est un employé du Groupe SODIAT en travaillant régulièrement depuis 2016 pour le journal La Vérité.
L’UNCA l’a primé pour une série de trois reportages publiés en 2024. Le premier rend compte de l’efficacité de l’utilisation de drones pour la conservation de la biodiversité et la protection de l’environnement. Le deuxième signale l’urgence de la sauvegarde des récifs coralliens face à la hausse des températures mondiales.
Le troisième article signé Rivonala Razafison met en exergue la vulnérabilité grandissante des défenseurs de la nature à Madagascar face aux risques auxquels ils sont exposés à longueur d’années. Ce dernier aspect concerne effectivement le journaliste lui-même qui est aussi un fervent défenseur de l’environnement en étant affilié à l’Alliance Voahary Gasy (AVG).
Lauréat de plusieurs prix à Madagascar, Rivonala l’est aussi en Afrique francophone pour avoir remporté en 2008 le premier prix du journalisme d’éducation en Afrique francophone décerné par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA).
Il aurait dû aller à New York pour la cérémonie en l’honneur de tous les primés de l’UNCA dans la soirée de vendredi 13 décembre dernier. Mais il ne pouvait pas s’y rendre pour des raisons indépendamment de sa volonté. Malgré lui, le primé malagasy reste affligé face à l’état de destruction accéléré de l’environnement à Madagascar.
Il désire voir renforcer l’application de la loi en matière environnementale et la lutte contre la corruption, autant de fléaux qui mettent en péril la durabilité de la nature sur l’île. Les autorités doivent aussi, selon lui, lutter sans relâche contre les feux qui ravagent les aires protégées et les forêts sans oublier la lutte contre la désertification et la dégradation des terres pour la résilience des Malagasy aux prises avec la paupérisation endémique.
La rédaction

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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